Nouvelle année, nouvelles idées.
Aujourd'hui est un grand jour. On inaugure la première interview de 2014 avec un groupe pop, jazzy, voir "lemon pop". A l'occasion de la sortie de leur premier EP "Thousand Stitches", Frequenc6 s'est entretenu avec eux.
Voici
Firedog Empire.
Le groupe, né à Rodez (Aveyron) en 2011, est composé de 4 musiciens, dont un saxophoniste. (Chose qui tend à se démocratiser certes, mais qui reste assez rare au sein des formations d'aujourd'hui pour qu'on vous le notifie.)
Qu'on t-ils de plus que les autres nous direz-vous ?
On vous répondra que c'est leur style rafraichissant, une touche de modernité mêlée à ce je ne sais quoi des groupes anglo-saxons des sixties, le saxophone (décidemment), et puis le talent, tout simplement. Les 4 compères ont récemment remporté la sixième édition du tremplin CrescendO, prouvant sans aucun doute qu'une place leur est réservé sur la scène montante française.
Assez parlé, on vous laisse maintenant découvrir ce que les membres du groupe nous ont confié !
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Bien le bonjour Firedog Empire, pour la première
question on a décidé de couper dans le gras, ça détendra l’atmosphère.
Alors, pourquoi Firedog Empire ? Ca
sonne plutôt agressif pour un groupe lemon pop non ?
Kieran : Haha. J’appelle le responsable. Isma!
Ismaël : Je voulais absolument Empire dans le
nom.
Kieran : Et Firedog c’est ce que nous a sorti un
générateur aléatoire de mot sur internet. Ça veut dire "chenêt", une pièce
métalique qui porte les bûches dans une cheminée. Un bon monsieur journaliste à
Centre Presse nous a traduit Firedog Empire par “Royaume au coin du feu”. C’est
parfait !
Isma : Après c’est vrai que pour un français ça sonne
métal, et que pour un anglais ça sonne plutôt “hum c’est quoi ce nom?“... Mais
c’est drôle ce contraste suivant les cultures!
• Au fait,
c’est quoi exactement du lemon pop ?
Kieran : De
la pop avec un zeste de citron. C’est pour pas qu’on s’oxyde.
Ismaël : On avait surtout du mal à s’identifier à
du ‘pop-rock’ ou du ‘pop-folk’, alors au lieu de tourner autour du pot, autant
s’inventer un nom!
• Au
niveau du groupe, vous avez commencé quand, et comment ? (Tout le monde
s’intéresse à la naissance des légendes, si vous en devenez une on regrettera
pas de vous avoir posé la question.)
Fred : On a rencontré Kieran la première fois
avec Isma dans un boeuf musical au café de la Paix à Rodez. On a tout de suite
accroché.
Ismaël : J’accompagnais souvent Kieran avec
Fred. Lors des boeufs je jouais de la guitare et parfois de la basse.
Kieran : On faisait beaucoup de reprises (Dylan
surtout). J’avais quelques compos qui traînaient dans un coin. J’ai proposé à
Fred de les jouer avec moi et il a bien voulu! Je cherchais aussi un bassiste
pour agrémenter un peu la chose... Et Isma s’est proposé.
Isma : Plutôt guitariste à la base, il me
manquait quand même la basse! Mais je me suis vite fais prêter le matériel par
des amis... J’en profite pour remercier Raphaël, Matt, Romain et David. La
première répète a eu lieu mi-octobre 2011 sans Olivier.
Kieran : Oui on a juste eu le temps de faire une
répète avant que je rencontre le dernier membre du groupe, Olivier, que j’ai
fini par ramener par hasard et qui s’est de suite bien intégré au groupe... Les
rencontrer a vraiment été une source d’inspiration énorme. Je m’étais déjà
aventuré à écrire des chansons, mais je ne savais jamais trop où les emmener.
Mais avec Firedog Empire, l’écriture se faisait
beaucoup plus naturellement.
• Vos
titres ont des sonorités très jazz-pop / rock, limite folk. Quelles sont vos
influences ?
Kieran : Je suis plutôt vieux jeu dans mes
influences. Je dirais Bob Dylan, Neil Young, toute la bande de l’époque. Et
puis quelques contemporains quand même, je pense à Johnny Flynn, Fionn Regan.
Mais mon inspiration la plus grande reste les singer-songwriters que j’ai pu
rencontrer pendant mon périple au Royaume-Uni. Pour en nommer quelques uns:
Aaron Wright, William Douglas, Hailey Beavis, Conrad Bird et son frère Henry, Ruth Patterson.
Ismaël : Moi je suis plutôt rock mais mes
influences sont très variées je peux écouter un blues de Son House, le mathcore
de The Dillinger Escape Plan, Sarah Vaughan, The Mars Volta etc... En ce moment
par exemple j’écoute beaucoup The Who pour le jeu de basse de John Entwhisle.
Pour ce qui concerne la guitare j’ai été beaucoup influencé par le post rock,
les groupes comme Explosions in the Sky, Sigur Ros, Mogwai.
D’ailleurs la force
du groupe réside surtout dans le fait que chacun d’entre nous possède des
influences différentes et les intègre aux compositions. Olivier par exemple
emmène tout le côté jazz et Fred, fan de Radiohead, Baden Baden, Dominique A,
et Yann Thiersen, apporte plutôt le côté pop.
• On
peut le dire, vous n’en êtes plus à votre coup d’essai en ce qui concerne les
concerts, vous avez tourné partout en France, mais aussi au Royaume- Uni,
notamment avec le groupe Holy Moly & The Crackers.
Expliquez nous,
comment en arrive-t-on à tourner avec un groupe anglais, sur leur terre natale
? (Un rêve pour tout groupe pop/rock/folk qui se respecte, avouons le.)
Kieran : J’ai rencontré le chanteur de Holy
Moly en Angleterre pendant mes études. À l’époque on jouait encore dans nos
chambres. Puis on a continué nos vies chacun de notre côté. Quelques années
plus tard on se retrouve tous les deux chanteur dans un groupe. Alors pourquoi
ne pas organiser quelques concerts ensemble? Il avait les contacts qu’il fallait
pour le Royaume-Uni, et nous on avait de quoi trouver des dates en France. Et
ça s’est plutôt bien goupillé!
Ismaël : C’est vrai c’est un peu un rêve qui
s’est réalisé! Ça a été l’occasion pour nous de jouer dans le berceau de la pop
et pour eux de jouer en France pour la première fois. Ils étaient impatients de
boire du bon vin et de goûter les bons fromages!
Olivier : Cette tournée fait également partie
d’un projet appelé JAME (Jumelage d’Artistes Musiciens Européens) pour lequel
l’union européenne nous a soutenu. L’objectif du projet est de créer un outil
pour faciliter les échanges entre groupes de musique européens. Notre tournée a
été l’occasion de tester la formule, de communiquer sur notre projet et déjà
bon nombre de groupes sont partant si l’aventure se concrétise.
• Votre
nouvel EP, « Thousand Stitches » est disponible depuis peu, depuis combien de
temps travaillez-vous dessus ?
Ismaël : On a lancé le travail à partir de juin
2013. Les morceaux existaient déjà mais il manquait les arrangements. On a
commencé par s’enfermer une semaine non stop pour y réfléchir et la semaine
d’après on enregistrait.
Kieran : Tout ça grâce à mon cousin Chris Thorpe
qui s’est gentiment proposé de nous enregistrer un EP. Il a trouvé un beau lieu
où enregistrer, le Château de Montespieu près de Castres.
Ismaël : On a débarqué juste après un mariage et
il y avait plein de restes à finir, canapés, verrines, foie gras et vin entre
autres! Les meilleures conditions du monde pour enregistrer un premier EP
finalement.
Kieran : Chris a travaillé avec nous depuis le
début. C’est avec lui que l’on a pu faire notre première démo Live au
Château de Padiès. Pour ‘Thousand stitches’, l’essentiel de
l’enregistrement a été fait pendant la semaine au château et on s’est retrouvé
une bonne partie de l’été pour mixer les morceaux chez lui. Niveau timing ça a
été juste, on a reçu les CDs au milieu de notre tournée en France le soir de
notre concert à la Flêche d’or à Paris.
• Présentez le nous un peu !
“Thousand
Stitches” est notre premier album studio. Il a été enregistré avec Chris Thorpe
qui a travaillé avec Porcupine tree, Murray Head, Roy Harper, Geoffrey Downes,
Hugh Hopper... Nous qui avions une très petite expérience du studio, il nous a
beaucoup appris et aiguillé dans cette aventure.
Cet EP était avant tout une
occasion pour nous de réfléchir à de nouvelles instrumentations et de proposer
quelque chose de différent à ce que l’on avait l’habitude de faire en live. On
a pris le temps de revisiter les morceaux, de les voir sous une autre
perspective et de préciser notre univers.
En six morceaux, on s’est fixé le
challenge de parcourir toutes les facettes du groupe et d’allier des ballades
comme ‘Balconies’ avec des morceaux plus rock comme ‘New blue jeans’.
• Vous
avez mis en place pour sa sortie un concept très original que vous appelez «
Burst cover art ». Si j’ai bien compris, on peut littéralement « choisir » la
pochette de l’EP, parmi mille différentes ? Décrivez nous un peu le concept.
Kieran : Oui nous avons dans nos malles mille
EPs différents. Le 31 Août 2013, on a invité les festivaliers de L’ouvre Boîte
Festival (Rodez) à peindre sur une toile géante de 2 mètres sur 9. Chacun de
ces EPs possède un morceau de cette toile que l’on a soigneusement découpé en
mille morceaux. Et on a aussi fait un site où on peut réserver précisément la
pochette de son choix et la commander!
Ismaël : L'idée du Burst cover Art (BCA) est
d'opérer une alternative entre la reproduction mécanique à l'identique d'un
album et la dématérialisation numérique.
De donner l'occasion à un album de
devenir le support d'une autre création, de lui offrir, au-delà de la musique,
une nouvelle dimension artistique.
Le BCA permet de redonner à l'acheteur le
choix de son album, de ne pas imposer une esthétique, il lui permet de
s'approprier l'objet de lui donner plus de sens. Si quelqu’un rencontre un
autre acheteur de notre album il se diront tu as lequel?! plutôt que je l’ai
aussi!
J’aime l’idée de redonner un peu de “sacré” à l’objet CD, ça me rappelle
quand j’étais adolescent et qu’il me fallait attendre un mois pour acheter un
CD. Et oui! il n’y avait pas le p2p encore et très peu d’argent; j’avais un
mois pour économiser l’argent de poche nécessaire à l’achat d’un CD et bien
quand j’achetais le précieux je le regardais avec une toute autre affection
qu’une liste mp3. En y repensant, même si maintenant je trouve génial l’effet
”caverne d’Alibaba” d’internet, j’ai une petite nostalgie de ce temps.
• Comment
vous est venu cette idée ? Provenait-elle de vous ou vous a-t-on fait une
proposition pour ce projet ?
Kieran : Je me souviens très bien de la soirée où
on a eu cette idée, et il n’y avait personne d’autre dans la pièce! C’est la
nôtre!
Ismaël : C’est le fruit d’une longue soirée
brainstorming et de quelques bouteilles de vin dans une maison de campagne au
coeur du Vallon de Marcillac. On a cherché longtemps sur internet pour voir si
ça existait déjà... Mais on a pas trouvé. D’ailleurs si on est pas les
premiers, qu’on nous le dise et on fera nos excuses !
• Vous
entamez désormais une tournée, envoyez les principales dates !
Kieran : Pas de tournée à proprement dit mais des
concerts en vue. Le 2 février à la Dynamo à Toulouse avec Alpaga. On va rejouer
à Paris en Mars avec un autre groupe anglais, Batsch. On fait aussi la première
partie des Ogres de Barback le 12 Avril à Decazeville.
Ismaël : On a récemment eu l’occasion pendant
notre semaine de résidence au théâtre de la Maison du Peuple à Millau de travailler sur
une formation à trois, plus acoustique. En gros, sans Fred. Ce qui nous
permettra de jouer dans des lieux plus intimistes comme aux Musicophages le 18
Janvier ou le 20 Février au café O’Bohem sur Toulouse.
• Un
conseil pour les jeunes groupes désireux de se lancer dans le monde impitoyable
mais extraordinaire de la scène ?
Ismaël : C’est pas pour dire, mais je crois que
c’est encore notre cas...
Kieran : Je me contenterai juste de citer notre
ami Colin: surtout, surtout, ne lâchez rien !
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On remercie Kieran (chant/guitare/piano), Ismaël (Basse/guitare), Olivier (Saxophone/piano) ainsi que Fred (batterie) pour cette entrevue.
On souhaite bien évidemment une très bonne continuation au groupe, et on espère qu'ils iront loin.
Pour l'info vous pouvez dès à présent commander leur EP (en choisissant la pochette !) ici.
Leur site internet.
Et enfin quelques sons afin de vous faire votre propre idée :